Pour le laïque, la correction esthétique du nez relève plutôt du domaine magique.
L’intervention est effectuée par « des cicatrices invisibles » car celles-ci se situent à l’intérieur du nez. Une partie de l’intervention comme l’ablation de la bosse osseuse ou la mobilisation des os nasaux, se fait donc «à tâtons» et repose avant tout sur l’expérience du chirurgien.
La difficulté de l’apprentissage de la technique de la rhinoplastie fermée a menée au développement de la rhinoplastie ouverte. Au cours d’une telle opération, la peau du nez est décollée sur la moitié inférieure par une incision à travers la peau de la base nasale. Ceci entraîne une cicatrice de 5 mm de longueur au maximum.
Histoire
En Egypt antique vers les années 3000 av. J.-C. et en Inde vers 800 av. J.-C. comme en Italie vers 1500, on a trouvé des écrits de correction du nez après perte du membre par amputation.
Un compte-rendu d’une rhinoplastie contemporaine fermée fut publié pour la première fois en 1887 par le Dr. Roe, un médecin ORL aux Etats-Unis.
Un chirurgien orthopédiste allemand nommé Jacques Joseph, proposa sa technique en 1898 et devint le fondateur de la technique contemporaine. Celle-ci se révéla révolutionnaire par l’utilisation d’incisions endonasales. Parmi les chirurgiens pionniers réputés de cette période, figurent Gustav Aufricht, Samuel Fomon et Maurice Cottle, tous en provenance des Etats-Unis et restés renommés par les instruments de rhinoplastie auxquels ils confèrent leur nom et qui sont actuellement toujours utilisés dans la discipline.
Technique
INCISIONS ET DISSECTIONS
On décolle la peau du squelette nasal sous-jacent via des incisions endonasales de la narine du côté supérieur aussi bien que du côté latéral de la cloison nasale. De même la muqueuse sera décollée du côté latéral de la cloison nasale et du toit de l’arête nasale.
Lors de la correction ouverte du nez, les incisons sur le côté latéral de la cloison nasale sont raccordées par une incision transversale de la peau ce qui permet de décoller également la peau de la pointe du nez et la moitié inférieure de l’arête nasale.
MODIFIER LA STRUCTURE NASALE
La pointe nasale: dans la plupart des cas l’intervention débute avec une adaptation de la pointe nasale en enlevant de façon systématique les fragments du cartilage et une adaptation de la forme du cartilage restant par la mise en place de sutures qui maintiennent la modification de la forme.
L’arête du nez et la cloison nasale: après avoir décollé aussi bien la muqueuse que la peau de l’os et du cartilage de l’arête, la forme de l’arête du nez peut maintenant être refaite de façon plus harmonieuse en supprimant la bosse nasale. Cette ouverture se ferme en décollant les petits os du nez à la transition vers le crâne du visage et en les fracturant délicatement avec un petit ciseau et en les rapprochant les uns des autres.
En suite on ferme l’ouverture dans le cartilage de la moitié inférieure de l’arête du nez en refixant les bords du cartilage.
FERMETURE ET IMMOBILISATION DE LA STRUCTURE NASALE
Les incisions endonasales de la narine, la cloison et la peau se ferment avec de fines sutures qui se résorbent. Afin de prévenir l’écartement des petits os décollés, ceux-ci se fixent au moyen d’un plâtre nasal ou d’une éclisse thermoplastique.
Evolution et soins post-opératoires
SORTIE DE LA CLINIQUE
Une fois que la narcose ou la sédation n’agissent plus, vous pouvez quitter la clinique. Le nez est couvert d’un plâtre fixé par des stéristrips aux joues et au front. Temporairement nous fixons une compresse sous les narines. Dans un premier temps, il peut se produit un léger écoulement de sang à partir des cicatrices intranasales qui se résout progressivement en un liquide légèrement saignant. Cela s’arrête définitivement après un ou deux jours.
Évitez de trop vous efforcer les premiers jours, ainsi que de vous baisser trop bas et de vous moucher le nez ce qui risque de provoquer une nouvelle hémorragie. En cas de l’apparition d’une hémorragie, obstruez la nasale par un petit tampon d’ouate et penchez la tête sera en avant de sorte que l’hémorragie s’arrête spontanément.
LES JOURS SUIVANTS
En cas d’absence d’hémorragie, la compresse sous le nez peut être enlevée.
Nettoyez les nasales à l’aide d’un bâtonnet d’ouate rendu humide et essayez d’enlever les petites croûtes en frottant légèrement.
Dégagez les stéristrips sur les joues aux contours du plâtre et enlevez-les afin d’éviter l’irritation de la peau.
Ne vous préoccupez pas des enflures et de la décoloration des yeux qui d’habitude s’avère au plus tard, le deuxième ou troisième jour après l’intervention.
Suite à l’enflure des tissus dans le nez et de la tension du plâtre, le nez est bouché et une diminution de l’odorat et du goût peut se produire. La congestion disparaîtra progressivement vers la fin de la semaine.
LE SEPTIÈME JOUR
Nous procédons prudemment au décollement des stéristrips à partir du front et nous détachons le plâtre qui colle à la peau nasale sans trop décoller la peau. Il est normal que l’enflure soit toujours présente principalement du côté latéral du nez et sur la pointe nasale. Entretemps la décoloration des yeux est déjà largement dissipée.
LES SIX SEMAINES SUIVANTES
L’enflure de l’arête nasale et du côté latéral du nez disparaît complètement. Pendant cette période la pointe nasale enflera à nouveau et sera plus dure au toucher. Celle-ci deviendra plus souple et plus fine dans 3 jusqu’à 6 mois.